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Grandir ensemble : et si les compétences psychosociales commençaient à la maison ?

À l’occasion de la Journée internationale des familles, zoom sur les ressources du quotidien qui font toute la différence.

Prenez un moment pour souffler… et regarder tout ce que vous faites déjà !

À l’occasion de la Journée internationale des familles, célébrée chaque 15 mai, nous vous invitons à appuyer sur pause un instant. Pas pour culpabiliser, ni pour ajouter une injonction de plus à votre quotidien. Juste pour observer, avec bienveillance, tout ce qui se joue dans la vie de famille. 

Toutes ces petites choses : les discussions à table, les câlins du soir, les disputes qu’on apprend à réparer… sont autant de moments où chacun développe des compétences pour la vie. 

Ces compétences, on les appelle compétences psychosociales, ou CPS : elles permettent de mieux vivre avec soi-même et avec les autres, de faire face aux défis, de coopérer, de décider, d’exprimer ce qu’on ressent. Bonne nouvelle : vous les nourrissez déjà, chaque jour, sans toujours le savoir. 

Et si on prenait quelques minutes pour les reconnaître, les encourager, et pourquoi pas… en cultiver de nouvelles, en famille ? 

La famille, premier terrain de vie et d'apprentissage

La Journée des familles, instaurée par l’ONU en 1993, rappelle combien la famille, sous toutes ses formes, reste un pilier essentiel du développement des enfants et du lien social. C’est généralement dans ce premier cercle que l’on apprend à être en relation, à gérer ses émotions, à faire face aux petites et grandes difficultés de la vie. 

Aujourd’hui, on parle de « compétences psychosociales », ou CPS, pour désigner un ensemble de savoir-être, d’attitudes et de capacités qui nous aident à faire face aux défis de la vie. Ces compétences concernent aussi bien les enfants que les adultes. Par exemple : 

  • Savoir gérer ses émotions, 
  • Communiquer avec les autres de façon respectueuse et constructive, 
  • Prendre des décisions ou résoudre des conflits, 
  • Avoir une bonne estime de soi, 
  • Savoir demander de l’aide ou poser ses limites… 

 

Selon le référentiel de Santé publique France (2025), ces compétences sont regroupées en trois grandes catégories : 

  • Les compétences émotionnelles (reconnaître, comprendre et réguler ses émotions), 
  • Les compétences cognitives (analyser une situation, faire des choix, avoir une pensée critique), 
  • Les compétences sociales (interagir positivement avec les autres, coopérer, gérer les tensions). 
Schéma CPS

Ces compétences sont essentielles tout au long de la vie, elles nous aident à faire face aux défis du quotidien, à mieux vivre ensemble, à prendre soin de soi et des autres. Elles jouent un rôle protecteur face au stress, renforcent l’estime de soi, facilitent les apprentissages et favorisent des relations saines. 

Et elles ne s’apprennent pas uniquement dans les livres ou à l’école. Elles prennent racine dans les expériences du quotidien — en particulier au sein de la famille. Ce sont les échanges, les routines, les tempêtes émotionnelles, les rires partagés, les règles posées avec bienveillance qui permettent de les faire grandir, pas à pas. 

Les CPS en famille… vous en faites déjà !

Pas besoin de grands discours ni d’outils compliqués : la vie de famille regorge déjà de situations où les CPS sont en action. Voici quelques exemples très concrets : 

Jouer ensemble

Quand vous jouez ensemble

Vous stimulez l’imagination, la coopération et la gestion des frustrations.

CPS enfant/parent

Quand vous écoutez une émotion sans chercher tout de suite à la faire taire

Vous apprenez à l’accueillir, à la nommer, à la comprendre.

Discussion parent enfant

Quand vous posez des règles claires mais souples

Vous permettez à l’enfant de se sentir en sécurité tout en développant son autonomie.

Ecouter son enfant

Quand vous revenez sur un conflit calmement

Vous montrez qu’on peut réparer et apprendre, ensemble. 

Famille heureuse

Quand vous valorisez un effort ou un progrès

Vous soutenez la confiance en soi et la motivation. 

Vous voyez ? Vous cultivez déjà les compétences psychosociales de vos enfants, et les vôtres, souvent sans le savoir. 

Et si on allait un peu plus loin ?

Imaginez… une semaine où l’on se donne un petit défi par jour. Rien de compliqué, mais des gestes simples qui ont un vrai impact. Voici quelques idées à piocher selon votre envie : 

  • Nommer une émotion par jour (chez soi, chez l’autre, dans une histoire ou une image) 
  • Créer ensemble une “boîte à solutions” pour les petits problèmes du quotidien 
  • Donner à chacun un “temps de parole” sans interruption pendant 3 minutes 
  • Partager un moment calme en famille (respiration, dessin, lecture silencieuse) 
  • Dire un merci ou un compliment à quelqu’un de la maison, chaque jour 
  • Transformer un “tu fais n’importe quoi” en “j’aimerais que tu…” pour mieux coopérer 

Ce que les parents du CODES 83 font au quotidien

Et parce que nous ne sommes pas en reste, nous avons demandé à nos collègues ce qu’ils font, eux aussi, au quotidien. Et ils ne manquent pas d’idées !  

Voici un petit florilège de pratiques partagées :

  • « Je leur dis souvent que je suis fière de toi. Et encore plus : tu peux être fier de toi. » 
  • « Même si ce n’est pas parfait, je souligne les efforts qu’ils ont faits pour essayer. » 
  • « On réfléchit ensemble à comment faire autrement quand quelque chose ne marche pas. » 
  • « J’évite les comparaisons. Je valorise ce qui les rend uniques et complémentaires. » 
  • « Je leur dis quand ils m’épatent : tu es tellement créatif ! Tu as osé essayer quelque chose de nouveau ! » 
  • « On fait des activités en famille, et parfois en binôme : maman-Lou, papa-Elon… » 
  • « On utilise la ‘chaise pour réfléchir’ plutôt que des punitions. » 
  • « Quand ils sont en colère, je dis que c’est normal de ressentir ça. » 
  • « On a la mallette Je découvre les émotions. On identifie les émotions des personnages pendant les histoires. » 
  • « Le soir, on lit une histoire avec papa, puis une avec maman : un vrai moment de calme et d’échange. » 
  • « Pendant le dîner, on partage nos 3 meilleurs (ou pires) moments de la journée, ou qui a eu un fou rire… » 
  • « Pour ranger, on met la musique du rangement (astuce de Mélanie, testée et approuvée !). » 

Des idées simples, adaptables, déjà en action dans de nombreuses familles. 

Quel défi allez-vous choisir ce mois-ci ? 

Et si vous partagiez ce geste avec d’autres familles ? Ensemble, on peut semer des graines de bien-être et de lien pour aujourd’hui… et pour demain. 

Et nous, les professionnels ? Un rôle à cultiver aux côtés des familles

En tant que professionnels de la prévention, de l’éducation, de la santé ou de l’accompagnement social, nous avons un rôle clé pour créer les conditions de leur développement. 

Dans un contexte où les familles peuvent parfois se sentir isolées, démunies ou épuisées, soutenir les CPS, c’est aussi renforcer le pouvoir d’agir, retisser du lien social, et contribuer à la santé mentale et au bien-être à long terme 

Ces enjeux prennent aujourd’hui une place centrale dans le champ de la santé publique. Il s’agit de prévenir dès le plus jeune âge les facteurs de risques, de réduire les inégalités sociales de santé, mais aussi de renforcer les facteurs de protection — qu’ils soient individuels, familiaux ou collectifs. Cela passe notamment par un soutien aux parents dans leur rôle éducatif, un soutien qui se veut sans jugement, sans pression inutile, mais ancré dans la confiance et la reconnaissance de leurs compétences. 

Souvent, nous y contribuons déjà, sans toujours le nommer ainsi. Chaque fois que nous valorisons les savoirs des parents, que nous créons des espaces d’écoute et de parole, que nous mettons en place des temps partagés autour du lien parent-enfant, ou que nous diffusons une culture commune autour des compétences psychosociales — que ce soit dans nos équipes, auprès des familles ou dans nos partenariats — nous renforçons ces leviers précieux pour la santé et le bien-être de tous. 

Et si cette Journée internationale des familles était aussi pour nous une invitation à mettre des mots sur ce que nous faisons déjà, à échanger entre collègues, et à imaginer ensemble de nouvelles façons d’accompagner les familles dans le développement des compétences de la vie ? 

Conclusion : Cultiver les compétences de la vie, ensemble

À la maison, dans les lieux d’accueil, à l’école, dans les services sociaux ou de santé… partout, les compétences psychosociales se tissent jour après jour, souvent sans qu’on y prête attention. 

Chaque geste de présence, chaque mot d’encouragement, chaque espace de parole compte. Les familles posent les premières pierres, et les professionnel·les peuvent les soutenir, les renforcer, les valoriser. C’est ensemble que nous construisons des environnements plus favorables à la santé, à la confiance, au lien. 

Alors en ce mois de mai, que vous soyez parent, grand-parent, éducateur, infirmière, animateur ou accompagnant, et si vous preniez un petit temps pour observer tout ce qui pousse déjà… et semer, pourquoi pas, une nouvelle graine ? 

Pour aller plus loin

  • La fleur de la co-parentalité 

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