Compétences Psychosociales
Intégrer le développement des compétences psychosociales dans ses actions de promotion de la santé.
A l’occasion de notre colloque du 3 octobre 2024 sur les compétences psychosociales intitulé « Renforcer et développer la santé à toute âge », nous vous proposons une lecture sur le sujet afin de comprendre le lien avec le domaine de la santé publique et apporter un regard sur son évolution.
Très « à la mode » aujourd’hui, ce terme CPS apparait en 1993 lorsque l’OMS définit les habiletés ou aptitudes psychosociales comme « Capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est la capacité d’une personne à maintenir un état de bien-être subjectif qui lui permet d’adopter un comportement approprié et positif à l’occasion d’interactions avec les autres, sa culture et son environnement. La compétence psychosociale joue un rôle important dans la promotion de la santé dans son acception large renvoyant au bien-être physique, psychique et social ». (Source : Site Sirena CPS)
Cette définition montre bien le lien naissant entre les compétences psychosociales et le domaine de la promotion à la santé : si on renforce ces compétences, l’individu aura plus de chance de pouvoir agir sur son bien-être physique, mental et social et donc sur sa santé globale.
Bien évidemment, le seul renforcement des CPS ne pourra pas être l’unique facteur d’une « bonne santé ». En effet, en santé publique, on parle de « déterminants de santé », c’est-à-dire de différents facteurs individuels, économiques, sociaux, environnementaux qui ont un impact sur notre santé et notre pouvoir d’agir. Pour cela, lorsqu’on fait une intervention en santé publique, il est nécessaire de pouvoir prendre en compte l’ensemble de ces paramètres pour que l’action soit la plus pertinente et impactante possible, même si elle ne pourra pas avoir une incidence sur chacun des déterminants. L’état de santé de l’individu ne repose donc pas uniquement sur ses propres « capacités » mais également sur l’environnement.
Cette définition des CPS a été actualisée par Santé Publique France qui, en publiant le Référentiel des CPS en février 2022, propose une nouvelle définition et classification, tout en gardant le lien avec la santé globale : « Il s’agit d’un ensemble cohérent et interrelié de capacités psychologiques (cognitives, émotionnelles et sociales), impliquant des connaissances, des processus intrapsychiques et des comportements spécifiques, qui permettent de renforcer le pouvoir d’agir (empowerment), de maintenir un état de bien-être psychique, de favoriser un fonctionnement individuel optimal et de développer des interactions constructives ».
Depuis le milieu des années 2010, plusieurs recherches d’évaluation sur des programmes CPS ont été réalisées et ont démontré d’importants bénéfices sur la santé et sur la réussite éducative et sociale :
Diminution des troubles affectifs et du comportement, de la souffrance psychologique (anxiété, stress, dépression), amélioration du bien-être.
Réduction de la consommation de substances psychoactives, de la violence et du harcèlement, des comportements sexuels à risques.
Augmentation de l’engagement et des résultats scolaires, diminution de l’échec scolaire, meilleure insertion professionnelle. Mais aussi, un meilleur rapport à soi et aux autres, le développement des ressources personnelles, l’amélioration du climat scolaire et des relations. (Source : Santé Publique France).
C’est notamment l’évaluation des projets comme GBG (Good Behavior Game), Unplugged, PSFP (Programme de Soutien à la Famille et à la Parentalité) qui ont permis d’affirmer que le travail sur les CPS apporte les bénéfices cités ci-dessus et qui leur ont valu la dénomination de « programme à données probantes ».
Les CPS ne sont pas innées mais elles sont acquises tout au long de notre existence grâce aux interactions sociales avec les différents milieux dans lesquels on évolue, de façon formelle ou informelle. Elles sont mobilisées au quotidien sans qu’on en ait conscience mais il y a des étapes particulières dans notre vie ou des événements particuliers (petite enfance et enfance, adolescence, vieillissement, grossesse, parentalité, maladie ou handicap, perte d’emploi…) auxquels on peut être confronté et qui vont mobiliser fortement des CPS.
C’est pourquoi il est indispensable d’inscrire le développement des CPS dans le parcours de vie de chacun, dès l’enfance.
C’est en tout cas l’objectif de l’instruction inter-ministérielle du 19 août 2022 qui propose « la définition d’une stratégie multisectorielle à décliner dans les territoires qui permette la réalisation d’un objectif générationnel […] afin que la génération 2037 soit la première à grandir dans un environnement continu de soutien au développement des compétences psychosociales ». (Source : Instruction inter-ministérielle 19/08/2022)
La majorité des projets sur les CPS et notamment ceux à données probantes sont en effet à destination de la jeunesse (maternelle, élémentaire, collège et lycée) car elles représentent le meilleur moment de la vie pour la construction de l’individu.
Au vu des résultats sur la santé mais également sur la réussite scolaire et le bien-être des individus, les politiques publiques se sont mobilisées afin d’apporter un cadre d’intervention et soutenir les actions visant le renforcement des CPS.
Santé Publique France, dans le Référentiel sur les CPS de 2022, propose des critères à respecter pour que les interventions montrent les résultats escomptés et donc leur efficacité (ex : des intervenants formés aux CPS, des interventions régulières et sur la durée auprès d’un même groupe, la pédagogie explicite et expérientielle).
S’appuyer sur les projets à données probantes peut être une source d’inspiration pour structurer d’autres projets naissants ou qui ont vu le jour auparavant. Faut-il faire uniquement des programmes à données probantes ? La question se pose. En tout cas c’est la stratégie politique explicitée dans l’instruction interministérielle proposant 5 axes d’intervention :
Au-delà de la massification des projets à données probantes, dans une volonté de « coordonner et amplifier ces dynamiques sectorielles » (instruction interministérielle de 2022), il paraît intéressant de poursuivre, capitaliser, rendre prometteurs des programmes pertinents et efficaces répondant aux spécificités territoriales.
Le CODES 83 met en place une formation qui s’adresse à tous les professionnels en contact avec du public du champ de l’éducation pour la santé, du sanitaire, du social ou encore de l’animation, porteurs ou coordonnateurs de projets de prévention, de promotion de la santé sur toutes thématiques de santé. Cette formation permet aux participants d’intégrer le développement des compétences psychosociales dans les actions de promotion de la santé.
Intégrer le développement des compétences psychosociales dans ses actions de promotion de la santé.
Le CODES 83 mène de nombreuses actions sur les CPS auprès de différents publics :
De plus, cette année, pour la 18ème journée de promotion de la santé dans le Var, le CODES 83 organise un colloque sur les CPS dont le thème est : “Les compétences psychosociales : renforcer et développer la santé à tout âge”.
Retrouver l’espace communautaire du colloque CPS : programme, bibliographie, photos.
Le Comité Départemental d’Éducation pour la Santé du Var (CODES 83), association de loi 1901, est membre de l’IREPS PACA.
©CODES 83 – Comité Départemental d’Éducation pour la Santé du Var
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