Crise Suicidaire Module Sentinelle
Repérer les personnes en souffrance au sein de son milieu de vie ou de travail, aller vers ces et ajuster ses modalités relationnelles pour entrer en contact avec elles.
Le suicide est une tragédie humaine et sociale majeure qui touche de nombreuses familles et communautés en France. Avec environ 9 000 décès par suicide chaque année, la prévention du suicide est une priorité de santé publique.
En 2017, la France a enregistré 8 366 décès par suicide (hors Mayotte), avec une estimation corrigée proche de 9 203. En métropole, les chiffres étaient de 8 225 décès, montant à 9 048 après correction. Les hommes étaient nettement plus touchés (6 278 suicides) que les femmes (2 088 suicides), avec un taux de décès standardisé par âge de 20,7 pour 100 000 hommes contre 6,0 pour 100 000 femmes.
Le taux de décès par suicide augmente avec l’âge, particulièrement chez les hommes. Chez les 15-24 ans, le taux était de 5,9 pour 100 000, tandis qu’il atteignait 49,5 pour 100 000 chez les hommes de 75 ans ou plus.
Entre 2001 et 2017, le taux de décès par suicide a diminué de 32,6 %, avec une baisse plus marquée entre 2009 et 2017 (-26,7 %). Les taux ont diminué pour toutes les tranches d’âge, sauf pour les moins de 25 ans et les 45-64 ans entre 2001 et 2009.
En 2017, il y a eu 88 762 hospitalisations pour tentative de suicide. Les jeunes filles de 15-19 ans avaient le taux le plus élevé avec une moyenne de 41 pour 10 000 habitants, tandis que chez les hommes, les 40-44 ans avaient une moyenne de 20 pour 10 000 habitants.
Depuis 2000, le taux de décès par suicide a diminué de 33,5 %, bien que cette baisse soit progressive et inégale entre les groupes d’âge. Cette tendance positive souligne le caractère évitable du suicide et l’importance des efforts de prévention.
La dépression et les troubles bipolaires sont des facteurs majeurs
L’abus d’alcool et de drogues accroît le risque de suicide.
Précarité, chômage et difficultés financières augmentent la détresse.
Conflits familiaux, ruptures et violence domestique sont des facteurs de risque significatifs.
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la route.
Le risque de suicide est élevé, surtout chez les personnes âgées souffrant de maladies chroniques, solitude ou deuil.
Les personnes LGBTQ+ ont un risque accru en raison de la stigmatisation et de l’isolement social.
Le suicide est aujourd’hui la première cause de mortalité des femmes en période périnatale.
L’évolution de la prévention du suicide en France montre un changement significatif des perceptions et des réponses institutionnelles au fil du temps.
Au XIXe siècle, la dépénalisation du suicide par le Code pénal napoléonien en 1810 marque un tournant, bien que la stigmatisation morale persiste. Des figures comme Émile Durkheim apportent des explications sociologiques importantes au phénomène.
Au milieu du XXe siècle, la diminution de l’influence de l’idéologie chrétienne permet une approche plus scientifique et moins punitive du suicide.
Dans les années 1970, le suicide des adolescents attire l’attention des pouvoirs publics, initiant une prise de conscience gouvernementale.
Dans les années 2000, la mise en place d’un programme national de prévention du suicide (2000-2005) par Bernard Kouchner marque une étape décisive, intégrant pleinement le suicide comme une priorité de santé publique en France. En combinant sensibilisation, formation, soutien et recherche, ce programme a jeté les bases d’une approche coordonnée et globale pour prévenir le suicide et offrir un soutien efficace aux personnes en détresse.
En 2019, l’instruction no DGS/SP4/2019/190 du 10 septembre 2019 précise la stratégie multimodale de prévention du suicide
En prévention du suicide, la France dispose d’une stratégie globale, conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette stratégie orchestre les acteurs impliqués dans ce domaine.
La mise en œuvre de cette stratégie passe par une planification assurée par le Ministère de la Santé et de la Prévention dans la feuille de route – Santé mentale et psychiatrie 2018. Son pilotage local est assuré par les Agences Régionales de Santé (ARS) présentes dans chaque région.
L’OMS, dans son rapport Prévention du suicide : l’état d’urgence mondiale, propose notamment de catégoriser les actions de prévention en trois niveaux selon leur portée et leur objectif :
Dans le même temps, l’OMS rappelle que ces niveaux d’intervention ne sont ni mutuellement exclusifs, ni indépendants les uns des autres. Elle invite au contraire à les associer à travers l’élaboration de politiques nationales de prévention qui soient intégrées, stratégiques et fondées sur les preuves.
En France, le Ministère de la Santé et de la Prévention soutient donc le développement de quatre actions complémentaires, associant largement personnes concernées, associations, experts, chercheurs et professionnels de première ligne :
Numéro National 3114 : Ligne d’appel pour les personnes en détresse psychique, disponible 24h/24 et 7j/7
La mise en place d’un réseau de repérage, d’évaluation et d’intervention vise à créer un système structuré pour identifier, évaluer et intervenir auprès des personnes à risque de suicide. Le modèle proposé, destiné aux Agences Régionales de Santé (ARS), adapte le contenu de la formation aux rôles, compétences et responsabilités spécifiques des différents intervenants. Trois rôles principaux ont été définis :
Chaque rôle nécessite des compétences spécifiques, ce qui a conduit à l’élaboration de trois actions de formation distinctes, mais complémentaires :
Repérer les personnes en souffrance au sein de son milieu de vie ou de travail, aller vers ces et ajuster ses modalités relationnelles pour entrer en contact avec elles.
Mieux évaluer les apparitions de “crise suicidaire ” pour alerter les professionnels adéquates.
Améliorer les compétences cliniques et les habiletés en intervention de crise suicidaire.
Dans le cadre de prévention de la santé mentale, le CODES 83 réalise les formations Premiers Secours en Santé Mentale et Premiers Secours en Santé Mentale Module Jeunes
Les PSSM sont l’équivalent en santé mentale, des gestes de premier secours qui apportent une aide physique à la personne en difficulté.
Les PSSM sont l’équivalent en santé mentale, des gestes de premier secours qui apportent une aide physique à la personne en difficulté. Le module Jeunes a été spécialement développé pour les adultes vivant ou travaillant avec des adolescents ou jeunes majeurs.
Le Comité Départemental d’Éducation pour la Santé du Var (CODES 83), association de loi 1901, est membre de l’IREPS PACA.
©CODES 83 – Comité Départemental d’Éducation pour la Santé du Var
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