Accueil » Actualités » Journée du sommeil : santé mentale et croyances autour du sommeil
La dégradation de la santé mentale des Français observée depuis le début de la crise sanitaire montre une importance corrélation entre les troubles du sommeil et les symptômes d’anxiété et dépression, confirmant le rôle du sommeil comme facteur déterminant de la santé mentale.
De plus, la mésinformation autour de l’hygiène de sommeil induit des comportements opposés à un sommeil de qualité et de quantité suffisante, un facteur qui impacte négativement la santé mentale
Les bienfaits du sommeil ont été constatés depuis fort longtemps. Par le passé, le sommeil était généralement considéré comme un état cérébral inactif et faisait intervenir des croyances religieuses : les rêves étaient envoyés au rêveur pour lui annoncer l’avenir.
Au 18ème siècle, le biologiste Buffon l’envisageait comme un besoin naturel, tandis que Diderot, dans son Encyclopédie, l’estime nécessaire « pour soutenir, réparer et remonter la machine » de l’homme. En 1937, la première électroencéphalographie a permis de distinguer cinq états, allant de la veille au sommeil profond. En 1957, deux chercheurs américains découvraient une phase particulière du sommeil, que Michel Jouvet qualifia plus tard de « paradoxal », durant laquelle les yeux bougent extrêmement rapidement et qui est plus spécifiquement lié à la construction des rêves.
Le rêve est une production mentale plus ou moins complexe parfois très pauvre (rêves vides) parfois très riche souvent caractérisée par des images très détaillées associées à un ou plusieurs scénarios, comportant des scènes, des personnages, des dialogues, des émotions. Le contenu est plus ou moins ordonné et logique et parfois profondément bizarre.
La fonction que l’on attribue aux rêves préoccupe les hommes depuis bien longtemps. Avertissement des dieux dans l’Antiquité ou messages prémonitoires dans de nombreuses civilisations, les rêves exprimeraient pour les psychanalystes l’équivalent de l’accomplissement d’un désir refoulé, traduit de façon symbolique. Par exemple, chez les Grecs, la nuit « est mère de bons conseils », chez les Égyptiens, le rêve a une valeur prémonitoire et dans le monde celtique, il a une fonction sociale (il permet au druide par exemple de désigner le nouveau chef en cas de désaccord des membres de la tribu).
Les cliniciens du sommeil accordent peu de valeur aux contenus des rêves. Ils se sont plus focalisés sur les fonctions du sommeil paradoxal qui joue un rôle important dans la consolidation de la mémoire en particulier procédurale (mémoire des habiletés motrices) et dans la gestion des émotions.
Les exemples de représentation du sommeil et des songes sont innombrables, des fresques grecques aux peintres modernes, du songe mythologique aux rêves érotiques, nous présentent de nombreuses œuvres illustrant cet état qui consume le tiers de notre existence !
Le ciel est d’un bleu intense, le soleil semble taper fort ! C’est à l’ombre d’une grande meule de foin qu’un couple de paysans a décidé de faire sa sieste ! C’est précisément ce titre « la sieste » que Van Gogh a choisi pour ce superbe tableau. L’homme, allongé sur le dos, pose sa tête sur ses bras repliés, le visage caché du soleil par son chapeau rabaissé. Les sabots dévoilant ses pieds nus sont posés à ses côtés, en compagnie des faucilles qui l’aident à la tâche. La femme, endormie sur le côté, cache sa tête dans son bras. En arrière-plan, se tient une charrette avec à proximité, des boeufs, qui déterminent la profondeur et la perspective.
« Jamais, le sommeil n’a laissé indifférent. Il a occupé, et occupe quelque peu encore l’imaginaire des artistes… »
Il existe aujourd’hui une journée mondiale du sommeil, chaque troisième vendredi du mois de mars.
Dès l’Antiquité, la question du sommeil suscite l’intérêt. Dans la mythologie grecque, l’endormissement serait déclenché par Hypnos, dieu du Sommeil.
Celui-ci éventait les mortels de ses ailes ou les touchait avec une branche de pavot. Une fois endormis, Morphée, dieu des Songes, apportait ensuite les rêves, en enveloppant les personnes de ses bras. C’est de là que provient l’expression les « bras de Morphée ».
Vous vous réveillez parfois la nuit ? nos ancêtres dormaient en deux fois, se réveillant dans la nuit….
S’endormir dans les bras de Morphée Dormir comme un loir Qui dort dîne La nuit porte conseil
Se lever du pied gauche Dormir à la belle étoile S’endormir sur ses deux oreilles Ne dormir que d’un oeil
Avoir un sommeil de plomb Dormir comme une souche Dormir à poing fermé….
Les recherches permettent de mieux comprendre le sommeil, même si nous sommes encore loin d’en avoir élucidé toutes les fonctions. Chez l’homme, une privation partielle de sommeil provoque des troubles de l’humeur et de l’attention. Si cette privation partielle devient chronique, elle peut favoriser l’apparition d’une obésité, d’une hypertension artérielle, des troubles de vigilance et des troubles d’humeur. Le sommeil lent profond a un rôle dans la récupération physique, l’économie et la restauration de l’énergie, les sécrétions hormonales et l’adaptation à l’environnement. Le sommeil paradoxal est plus orienté vers les processus psychologiques, le rêve, la personnalité. Dans son ensemble, le sommeil influence la mémoire, l’apprentissage, la performance, l’humeur et la vigilance. Dormir est aussi primordial que manger, boire ou respirer.
Le Comité Départemental d’Éducation pour la Santé du Var (CODES 83), association de loi 1901, est membre de l’IREPS PACA.
©CODES 83 – Comité Départemental d’Éducation pour la Santé du Var
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